Avec
la mise en service de la méga-station de dessalement d'eau de mer
d'El-Mactaa, tout juste inaugurée par le Premier ministre, Abdelmalek
Sellal, Oran va devenir "exportatrice" d'eau pour les wilayas
limitrophes.
Oran, et d'une manière générale la région ouest du pays,
a connu durant les décennies 1970, 1980 et 1990, une grave crise de
l'eau. La région avait, en effet, connu un stress hydrique sans
précédent dû à une période de sécheresse chronique qui a réduit de
manière drastique les réserves en eau et a même influé sur sa qualité.
Certaines régions ne recevaient l'eau qu'un jour sur sept, voire un jour
sur quinze, et de surcroît une eau de mauvaise qualité. La situation
s’est progressivement améliorée à partir des années 2000 : des
transferts d'eau à partir des barrages et forages ont été organisés,
tandis qu’une station de déminéralisation des eaux souterraines était
installée à Brédéah, dans la daïra de Boutlelis, à l'ouest d'Oran. Sa
mise en exploitation, en 2004, lui permet de produire quotidiennement
entre 18 000 et 24 000 m3. En 2012, le transfert MAO –
Mostaganem-Arzew-Oran, permettait de mobiliser les eaux superficielles
de l'oued Chelif, avec une capacité d’environ 540 000 m3 par jour dont
300 000 m3 destinés à Oran et le reste pour Mostaganem. Le projet a été
inauguré en février 2012 par le président de la République, Abdelaziz
Bouteflika.
Cependant, même avec ces quantités d'eau, le problème
était loin d’être entièrement réglé sur le long terme et pour toutes les
wilayas mitoyennes ; de là la décision de recourir au dessalement d’eau
de mer. Plusieurs stations ont dès lors été construites dont celle de
Chat El Hilal à Ain Temouchent qui permet de transférer 120 000 m3
d’eau vers Oran. Plusieurs autres stations complètent le dispositif
d’approvisionnement dont la station de Kahrama, implantée à Arzew, qui
produit 90 000 m3 par jour (50 000 m3 destinés à l'AEP et le reste pour
les besoins industriels), mais aussi des stations plus petites,
destinées à produire parfois seulement 5 000 mètres cubes par jour.
Mise
en service le 10 novembre dernier, de la méga-station de dessalement
d'eau de mer d'El Mactaâ, parachève le dispositif. La station est dotée
d’une capacité de production de 500 000 m3 – ce qui en fait l’une des
plus grandes au monde ; l’investissement a représenté 491 millions de
dollars US. Le projet devait être conduit par un investisseur étranger,
jusqu’à ce qu’une nouvelle loi impose la règle des 51/49 (instaurée dans
le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009, la règle des
51/49 impose au moins 51 % d'intérêts algériens dans tous les projets
économiques impliquant des étrangers). La société par actions Talhiyat
Miyah El Mactaa – TMM spa, a dès lors été créée, regroupant Hyflux
Menaspring Ltd, la société singapourienne qui a construit la station (47
%), Algerian Energy Company (AEC, 43 %) et l’Algérienne des Eaux (ADE,
10 %). La gestion de la station a été confiée à la société HOMA – Hyflux
Operating Maintenance Algeria, qui a conclu un contrat avec TMM spa pour
une durée de 25 ans.
Algérie Presse Service (Alger) – AllAfrica 09-11-2014